mardi 24 juillet 2012

Brave


En 2010, Pixar sortait Toy Story 3. Probablement le meilleur film d'animation américain de ces 20 dernières années ( sans compter Le Roi Lion, ne déconnons pas non plus). Une apocalypse émotionnelle doublée d'un récit aussi profond dans le fond que propre dans la forme. Du grand art, tout simplement !

En 2011, c'est Cars 2 qui était le Pixar de l'année et quelle déception : un film pour enfants sans aucune accroche pour les spectateurs ayant dépassés les 10 d'âges (mental). Autant dire que lorsque j'ai vu les premières images de Brave (Rebelle en VF, mais je hais ce titre) j'ai soudain senti que Cars 2 était un accident industriel ! Alors, Brave est-il le film qui efface ou du moins pardonne les erreurs de Cars 2 ? Oui et non…

Pixar est un studio cofondé par Steve Jobs (d'ailleurs, un clan du film est le clan Macintosh, clin d'œil à feu le papa de Apple. On y trouve aussi un clin d'œil à Hitchcock avec le clan Macguffin ) et John Lasseter. Mais il ne fait vraiment partie de l'empire Disney que depuis quelques années : Pixar voulait quitter Disney, Disney l'a racheté. Mais les deux structures ont continué à agir séparément ! Néanmoins, il se peut que l'ambiance Disney commence à contaminer les divers aspects de leurs productions ( ça sent très mauvais pour Marvel, autre acquisition de Disney).

Merida est la fille du roi Fergus et de la reine Elinor,elle est aussi l'aînée et sa main sera donnée au premier né du clan qui réussira une série d'épreuves. Profitant d'une faille dans les règles, Merida se bat pour sa propre main et courrouce sa mère, qui l'a formée contre son gré de garçon manqué à devenir une princesse et une reine d'exception. Les clans sont furieux, la guerre gronde (enfin, une guerre façon Disney donc une guerre dans une salle de banquet) et pour rajouter au bordel ambiant, Merida fait la connaissance d'une sorcière sympa mais toquée qui lui accorde un sort : celui de changer sa mère. Les emmerdes ne font que commencer.




Brave a le cul entre deux chaises : c'est un film hybride mi-Pixar mi-Disney. Ce que les bandes-annonces n'avaient pas mis en exergue, on nous vendait un film d'aventure épique et malheureusement l'épique est réduit à sa portion congrue dans ce film. Il y a plus d'humour que d'action (bon c'est un humour qui fonctionne à plein régime) et on n'échappe pas aux chansons (bien que celles-ci lorgnent vers Toy Story : un chanteur en voix-off).  Au final, les qualités Pixar l'emportent sur les défauts Disney classiques ( cul-cul, simplisme. Tout ce que Le roi Lion n'avait pas en somme), l'animation est d'une beauté à couper le souffle et atteint par endroits un niveau de détails hallucinant : regardez l'herbe dans le vent, elle a l'air encore plus vraie que celle de mon jardin ! Et ne faites pas attention au côté un peu plastoc qui émane des photos : en mouvement, les expressions faciales sont magnifiques !



La musique de Patrick Doyle, bien que jouant à fond la carte irlando-écossaisse, tombe à plat et n'arrive pas à insuffler ce qu'il faudrait au bon moment ( rien que ça ,ça vous diminue l'épique  promis d'un cran). Rien d'étonnant de la part d'un compositeur qui ne fournit qu'une bonne B.O tous les 36 du mois : sa dernière en date plus ou moins écoutable et pouvant rester en tête est celle de Thor ( et il avait réussi l'exploit de ne pas être inspiré sur un film Harry Potter,bravo ! ).




Brave ,pourtant, conquiert l'adhésion du public parce que ses qualités l'emportent sur ses défauts mais le film ne se place pas dans le panthéon des grands classiques instantanés de Pixar. Dommage car il y avait un réel potentiel épique en plus du comique de la situation que Merida provoque avec le sort accordé par la sorcière ravagée du ciboulot ! Alors malgré son côté Disney, ne boudez pas Brave ! Et en V.O si possible, pour profiter du délicieux accent écossais de l'actrice Kelly MacDonald !

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