lundi 14 avril 2014

Bienvenue au Spider-Man Inférieur.

James Horner s'est fait virer après avoir composé la bande-originale du premier Amazing Spider-Man (le reboot inutile et profondément raté de la saga Spider-Man au cinéma).
Il fallait donc le remplacer, n'est-il pas ?

Mark Webb n'a aucune intégrité artistique et cède à tous les caprices des fans ayant descendu ses choix : le nouveau costume ne leur plait pas ?On le change!

L'actrice qui joue Mary-Jane dans le second opus ne leur plaît pas ? On la coupe au montage (et on l'annonce en grandes pompes dans la presse pour marquer le coup. Elle a du se sentir bien la pauvre)!

James Horner ne leur plaît pas ? On va chercher celui qui a dynamité les adaptations DC récentes sous l'égide de Christopher Nolan (aaah, la quête de caution artistique).

Hans Zimmer, contrairement à beaucoup de compositeurs à Hollywood, n'oublie jamais de remercier une personne dans les livrets de ses bandes-originales et ne cachent pas les auteurs de musiques additionnelles (l'académie des Oscars estime que la paternité d'une musique revient à celui ou celle qui a écrit 70% de l'œuvre. Là où beaucoup ont des "assistants" limite anonymes, Zimmer cite des noms et lance des carrières.). Hans Zimmer aime travailler au contact des gens et a lié des amitiés avec un nombre pas croyable de musiciens venus d'horizons très divers.

Puisque Spider-Man est un univers tout a fait étranger à son approche des super-héros, il a donc choisi de s'entourer pour créer une toute nouvelle approche. S'il est presque certain que les sessions d'écriture ont été stimulantes vu les protagonistes, difficile de trouver quelque chose de vaguement écoutable ici.

Hans Zimmer, mon compositeur préféré (je le rappelle avant qu'on ne m'accuse de partialité), et son équipe chient magistralement dans la colle et nous fourgue une B.O indigne d'eux : il y a plus d'idées dans deux têtes que dans une mais quand on est 7, il finit sans doute pas y avoir trop d'idées qui se superposent  et cela ne crée pas une dissonance artistique mais juste…du bruit. Le nouveau thème principal, loin des ambiances dépressives de Gotham City ( oui , ils ont pigé que Spidey est un héros solaire ) ressemble plus à un générique de JT américain qu'autre chose ( c'est la partie la moins ratée).

Reste une idée intéressante cependant : les vocalises ont toujours été un élément apprécié par Zimmer (tout le monde se souvient de son emploi de la voix de Lisa Gerrard dans Gladiator par exemple, les fans se souviendront qu'elle a aussi bossé sur quelques autres B.O de Zimmer après cela : M:I-2 , Tears of the Sun, King Arthur) , et l'élément vocal est ici employé d'une manière rappelant les chansons sans en être une : une voix masculine, presque étouffée, distille une ambiance sur de l'électro en ne se cachant pas derrière du latin ou un pseudo-langage mais de manière directe, en anglais, cherchant à créer une sorte d'aliénation audio. Intéressant donc et juste à demi-loupé.

Avec du LSD, l'écoute doit peut-être valoir le coup. Clean, c'est une torture auditive de tous les instants. Nul n'est à l'abri des casseroles, Zimmer en a déjà eu avant cela, mais celle-ci ne restera pas confidentielle.

2 commentaires:

Le bloggeur surréaliste. a dit…

La bande originale de Horner était à vomir, beaucoup trop cul-cul la praline. Zimmer a composé de manière sensiblement plus sombre, ça reste largement supérieure à la BO précédente.

Geoffrey a dit…

Elle était même pas cul-cul la Horner, elle était pire que ça ( et donnait raison à tous ceux qui pensent qu'une B.O c'est juste quelques notes d'accompagnement, bravo James, tu as encore donné un coup de hache aux mélomanes et à ton domaine de travail, j'applaudis).

Après, concernant la b.o de Zimmer. Plus sombre, c'est un fait. Plus sombre ne veut pas dire donne b.o pour autant, c'est juste la tonalité de la chose.
Après, on ne va pas trop taper sur Hans quand même, il est tributaire du travail du réalisateur et pour sauver ça, faut le vouloir et en être capable...et Zimmer, même super entouré, n'est pas un dieu.
Qu'il doive composer une musique plus sombre est déja un aveu d'échec pour le film qui n'arrive pas à rendre l'aura solaire du héros : les meilleurs moments de la b.o sont ceux consacrés à Electro car ils ont pu se lâcher et composer une musique schizophrénique (My Enemy est hard à analyser et c'est très bien).
Ensuite, il n'y a pas à chercher très loin ce qu'on lui a demandé : faire comme chez Nolan, mais en plus fort. La musique de Zimmer sur les Nolan ( les Batman mais aussi Inception) était en fusion avec les effets sonores. Pareil ici mais sans auteur à la barre, le procédé se casse la gueule. Webb est un âne ou un réalisateur sans étincelle (un simple mercenaire). Du coup, il ne construit que des châteaux de carte et les artisans qu'il met sur le coup doivent être bien emmerdés.