mercredi 2 mars 2016

Batman rises.

Deux ans et demi après la sortie du premier tome, Geoff Johns et Gary Frank remettent le couvert avec Batman Earth-One en nous livrant un second tome meilleur que le premier.

Souvenez-vous, la dernière page du premier tome promettait de voir débarquer l’homme-mystère / Riddler/ Sphinx (autant je sais que le Sphinx mythologie posait des énigmes, autant un mec déguisé en point d’interrogation ne ressemble en rien à ce fabuleux animal. Serait grand temps que la version française se décide à faire sauter cette appellation qui ne sert qu’à rajouter un nom d’animal dans le bestiaire des adversaires de l’homme-chauve-souris) face au tout nouveau protecteur de Gotham City.

Et dès les premières pages, la folie du Riddler nous est présentée avant d’enchaîner sur le nouveau statu quo de la ville où les criminels ont peur de Batman et où les légendes autour de sa vraie nature commencent à prendre racine dans les esprits des malfrats lâches et superstitieux.
Pendant ce temps, Gordon et Bullock continue à arpenter les rues (et les bars pour Bullock) pendant que Harvey Dent passe de plus en plus d’accords avec le crime organisé pour faire tomber les grosses têtes en laissant les petites dans les rues, ce qui rend difficile le travail de la police à qui il est demandé de laisser certaines pourritures en paix.

J’avais émis quelques réserves sur le premier tome, pointant du doigt que Geoff Johns ne savait pas naviguer dans les figures imposées par l’univers gothamite. Hors, il est évident avec ce tome que j’avais tort. Johns jouent avec elle et, à l’instar de Christopher Nolan sur Batman Begins, s’évertue à tracer un chemin qui mènera vers des schémas que les bat-fans connaissent. Il lui aura quand même fallu un second tome pour ce constat saute aux yeux.

Là où le bas blesse, c’est que Johns, et ce n’est pas sa faute, joue sur un terrain déjà ré-exploré récemment : les premiers pas de Batman à Gotham. Scott Snyder s’y est attaqué récemment avec Zero Year : une saga dans laquelle le Riddler tenait un rôle central. Ce qui est le cas ici aussi. Les fanatiques de Batounet y sentiront une certaine redite. Bref, encore une fois, le Riddler est associé aux débuts de Bruce Wayne en tant que croisé masqué.



Mais Johns ne ménage pas ses efforts pour surprendre le lecteur et jouer avec ses attentes, comme le traitement de Killer Croc , de Harvey Dent (et du futur Double Face) et du travail de détective de l’homme que les lecteurs connaissent souvent sous le surnom de « plus grand détective du monde ».
L'intrigue est menée tambours battants et sans vrais temps morts. Comme je le disais dans la critique du premier tome, Geoff Johns écrit du blockbuster de qualité et s'inscrit dans un registre de films policiers d'action mâtiné de polar plutôt que dans un polar bénéficiant de scènes d'action ( comme Batman Year One de Frak Miller ou The Dark Knight de Christopher Nolan).



Et une petite pique en passant aux films de Batman depuis Tim Burton.

Niveau dessins, Gary Frank livre encore une fois une très belle prestation alliant sens du découpage, du cadrage et un trait réaliste du plus bel effet qui permet d’appréhender les divers endroits composant Gotham comme si le lecteur s’y promenait.


On dirait pas comme ça, mais ce Killer Croc est pourtant bien différent de ses autres versions. Je vous laisse découvrir pourquoi en lisant ce tome.

Ce second tome de Earth – One se révèle donc être meilleur que son prédécesseur et offre même l’opportunité de relire le premier tome avec un œil moins sévère. Il propose aussi une alternative moderne au run de Scott Snyder et Greg Capullo qui s’inscrit, lui, dans la continuité actuelle de l’univers DC.

La dernière page promet de faire arriver une personne très importante dans la vie du Chevalier Noir lors du troisième tome prévu pour Dieu sait quand. Et je miaule d’envie de voir comment tout cela sera traité, cette personne étant chère à mon petit cœur de fan.

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